L’université de technologie d’Eindhoven (UTE), au Pays-Bas, n’embauche que des femmes. Une caractéristique originale qui plaît aux étudiants et qui donne de la valeur à cette école, selon un article du quotidien britannique The Guardian.

Il y a quelques années, cette université ne comptait que 15 % de femmes dans son personnel universitaire. Une tendance habituelle, puisque selon la Commission européenne les femmes représentent 48 % des diplômés, puis seulement 24 % des postes universitaires supérieurs. C’est pour cela que l’UTE a décidé d’agir, et de manière radicale. L’université néerlandaise a imposé un programme qui consiste à n’engager que des femmes. Les nouveaux postes vacants sont fermés aux hommes les six premiers mois, et leur sont ensuite ouverts, mais seulement si l’université peut prouver qu’aucune femme qualifiée n’était disponible pour ce poste. L’objectif est de passer à 30 % de femmes dans chaque département de l’école, et seules des femmes seront engagées jusqu’à ce qu’il soit atteint. Grâce à cette technique, l’UTE est déjà passée de 15 à 25 % de femmes l’année dernière. C’est la première université à adopter des mesures aussi radicales pour l’égalité des sexes. Et elle ne s’arrête pas là, elle offre également des avantages et un réel accompagnement aux femmes qu’elle embauche : plannings flexibles, service de garde sur le campus, équipements sportifs sur le campus…

Pourtant, cette mesure n’a pas fait l’unanimité. Déjà au sein de l’université, un tiers du personnel enseignant s’y opposait. Ensuite, l’Institut néerlandais des droits de l’homme a été saisi pour discrimination ; un jugement doit être rendu en juillet. Mais, au sein des étudiants, cette nouvelle approche a été bien reçue : “C’est vraiment quelque chose que les étudiants recherchent dans une école aujourd’hui, parce que tout le monde apporte un regard différent. Des professeurs qui viennent d’horizons différents permettent que des problèmes et histoires diverses soient partagés”, explique Sara, professeure à l’université de Bath. Et, selon The Guardian, de telles mesures ont le mérite de faire bouger les choses. Car les discriminations et disparités sont encore trop présentes et importantes, dans le monde universitaire comme dans d’autres domaines. En général, les universitaires femmes ou issus de minorités gagnent moins que leurs homologues masculins blancs et se voient assigner plus de temps partiels et de contrats précaires. 91 % des professeurs d’université sont blancs, 74,5 % sont des hommes, 96,9 % des personnes valides.

Source : Courrier International