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La fille aînée du milliardaire Bernard Arnault a pris ses fonctions de PDG de la maison de haute couture Christian Dior le mercredi 1er février. À 47 ans, celle qui siège déjà au comité exécutif de LVMH est-elle la mieux placée pour succéder à son père à la tête du groupe de luxe ? Rien ne semble joué.
Delphine Arnault prend-elle une longueur d’avance dans la succession à la tête du groupe LVMH ?
Il est sûrement trop tôt pour le savoir. La fille aînée de l’homme d’affaires et première fortune mondiale Bernard Arnault est devenue depuis le mercredi 1er février 2023, PDG de la maison Christian Dior Couture, l’une des marques les plus prestigieuses du géant du luxe. Delphine Arnault succède ainsi à Pietro Beccari qui prend, lui, les rênes de la maison Louis Vuitton.
Une nomination « majeure »
La maison Dior est loin d’être une inconnue pour Delphine Arnault, puisqu’elle y a travaillé pendant près de douze avant d’en prendre les rênes. « Sa nomination est tout sauf une surprise tant elle est imprégnée de la culture et de l’ADN de Dior », estime auprès de l’AFP Sidney Toledano, PDG du LVMH Fashion Group (pôle fédérant plusieurs marques) et ex-PDG de Christian Dior Couture, qui la connaît depuis la fin de ses études
Mais depuis 2013, la Roubaisienne de 47 ans, occupait le poste de directrice générale adjointe de Louis Vuitton, aux côtés de Michael Burke. Elle était notamment en charge de superviser l’ensemble des activités produit. « Sous sa direction, la désirabilité des produits a considérablement progressé, permettant à la marque (Louis Vuitton) de voler de record en record. Son regard aiguisé et son expérience incomparable seront des atouts décisifs pour poursuivre le développement de Christian Dior », a estimé son père, au moment de l’officialisation de cette nomination qu’il qualifie de « majeure », le 11 janvier dernier.
À l’origine du prestigieux LVMH Prize
Née à Roubaix en 1975, Delphine Arnault sort diplômée de l’EDHEC Business School de Lille, prestigieuse école de commerce, puis intègre la London School of Economics (LSE) dans la capitale britannique. L’aînée de Bernard Arnault commence sa carrière dans les murs du cabinet de conseil McKinsey avant d’intégrer le monde de la mode en rejoignant la société John Galliano détenue par Dior. C’est ici qu’elle acquiert la réputation d’une dirigeante « passionnée par le travail des designers et par le produit », relève le magazine Challenges. En 2003, Delphine Arnault intègre le conseil d’administration de LVMH et devient directrice générale adjointe de Dior en 2008 avant de laisser ce poste pour la même fonction, mais cette fois chez le maroquinier en 2013.
Pour Eric Briones, cofondateur de l’école Paris school of luxury, Delphine Arnault dispose d’« un haut niveau d’exigence et de connaissance des coûts et de l’industrie. Elle est également à l’aise dans les strass de la mode et a un vrai flair pour repérer les talents ». D’ailleurs, c’est elle qui est à l’origine du convoité LVMH Prize qui récompense chaque année un jeune créateur depuis 2014. « Il fallait distinguer le talent, la créativité, mais aussi celui ou celle que l’on pourrait le plus aider à développer son affaire », a-t-elle expliqué au moment de son lancement, dans les colonnes du Monde.
Une femme « rigoureuse et discrète »
En interne, peu d’employés souhaitent s’exprimer sur Delphine Arnault, même anonymement, souligne l’AFP : un haut cadre la qualifie de « rigoureuse gestionnaire », tandis qu’un salarié parisien confie que « de prime abord elle peut être froide ou très distante, elle est dans son rôle. Mais elle va aussi dire bonjour aux salariés et saluer ceux qu’elle connaît depuis longtemps quand elle se rend en magasin, comme le fait son père afin d’avoir les retours des clients sur les produits, sur ce qui fonctionne ou pas. »
Source : AFP