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Diplômée d’un Baccalauréat
D obtenu à Brazzaville au Congo, Joséphine BOUANGA s’inscrit à l’Université
Marien NGOUABI et obtient son diplôme
d’Ingénieure en Développement Rural en juin 2000.
Après 5 ans
d’exercice dans la transformation des céréales et légumineuses en farine, elle
retourne et s’inscrit en DEA en Technologie de Transformation Agro-alimentaire.
C’est après le DEA qu’elle va très vite comprendre le sens de ce qu’elle
faisait déjà grâce à cette étude de l’impact des aliments sur la santé. Une
étude comparée du soja et des courges.
En 2010, elle ouvre sa première boutique de vente des produits
biologiques au Congo.
En 2015, lors d’un
séjour à Chicago, elle refuse des propositions d’emplois aux Etats-Unis car
elle se définit aussi comme une panafricaniste.
Aujourd’hui,
Joséphine BOUANGA en dehors de ENOCE BIO
spécialisée dans la transformation des produits agricoles a un cabinet de Nutrithérapie et travaille en collaboration avec les médecins
pour des conseils diététiques. Elle fait aussi des études d’expertise auprès
des bailleurs de fonds.
La passion, un leit motiv qui lui
permet de tenir malgré les difficultés,
Joséphine BOUANGA
connait plusieurs difficultés. Celle qui a commencé avec une bourse de 300 000
FCFA pense que L’Etat Congolais ne valorise pas assez les agriculteurs. De
leur côté, les banques n’octroient pas de crédits. Elle a également connu un problème
d’emballage et de packaging.« Je
travaille depuis 17 ans. J’ai deux grands marchés : la France et les Etats-Unis.
Le seul problème est l’emballage et les choses iront plus vites ». L’approvisionnement
en matières premières et certaines difficultés de vente de ses produits par
d’autres commerçants sont là de nombreuses difficultés qu’elle rencontre au
quotidien.
Celle qui était
moquée par ses collègues de faculté a tenu grâce à son courage mais il faut
souligner que c’est sa passion. Comme elle le dit « ma vision est de faire la lutte contre la malnutrition au Congo grâce
aux plantes. Même les médecins après les critiques, partagent aujourd’hui ma
logique. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) veut travailler avec moi sur
les farines. C’est également le cas pour le Ministère de la santé qui vient de
donner les autorisations pour la vente de nos produits en pharmacie ».
Comme quoi, la
passion paye toujours, elle a d’ailleurs reçu les décorations de l’Ambassadrice
des Etats-Unis au Congo, de Hilary CLINTON et du Président de la République du
Congo, Denis Sassou NGUESSO.
Comme solutions, elle
fait beaucoup de marketing, constitue
des chaînes de valeurs. Notre panafricaniste a même ouvert une boutique commune pour tous
les transformateurs. « On a fait
beaucoup de communication sur l’importance des produits bio sur la santé. Ma
lutte actuelle est de faire que cette idée soit généralisée. Avec les
plantes on peut soigner. Il faut la sensibilisation de la population et des
tradipraticiens. »
Les femmes sont des managers dès le bas
âge
Oui je
crois au Management au féminin, « les femmes savent manager depuis le bas âge. Avec un peu
d’argent, nos mamans gèrent la maison. C’est déjà le management : Dans la
gestion de sa vie, de son temps, dans son travail, la gestion de tous les jours.
La femme est gestionnaire par nature. »
Il
ne faut pas qu’il y ait une coupure entre la vie privée et vie professionnelle
Joséphine BOUANGA
pense qu’il ne faut surtout pas de coupure entre la vie privée et la vie
professionnelle,
« Si il y a une coupure
totale entre les deux, il y aura un choc. La femme entrepreneure doit bien
planifier son programme et anticiper les imprévues. Elle doit aussi assumer la
vie de cheffe de famille et de cheffe d’entreprise». Pa contre, pour s’en
sortir, il faut beaucoup communiquer et s’appuyer sur sa famille et beaucoup
impliquer ses collaborateurs.
Conseils
«L’humilité. La femme congolaise survit quand elle est diplômée. Pour être entrepreneure, il faut être sur le terrain. Il faut beaucoup de sacrifices. Les femmes congolaises manquent de patience et de vision. Si je n’avais pas la patience, je ne serai pas ce que je suis. Au début, mes collègues de faculté se moquaient de moi : Tu es Ingénieure mais passes tout ton temps dans la farine»
La rédaction