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Créée en avril 2023, l'association 2082 a mis au point une plateforme dont l'objectif est de permettre aux femmes de s'emparer du sujet de la négociation salariale. Témoignages, formations, forums... La structure fondée par Elise Bordet a également élaboré un chatbot, qui permet de simuler un entretien, et ainsi de préparer les salariées à anticiper le jour J face au responsable des ressources humaines ou à leur manager. Si les écarts se réduisent entre hommes et femmes, le revenu salarial des femmes reste inférieur de 24% dans le secteur privé, selon l'Insee.
La loi du 22 décembre de 1972 relative à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes a introduit un principe majeur en France : « à travail égal, salaire égal ». Mais un demi-siècle plus tard, un constat est criant à l'approche de la Journée internationale de l'égalité de rémunération entre femmes et hommes, ce lundi 18 septembre : les inégalités salariales persistent.
« Le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 24% à celui des hommes dans le secteur privé en 2021, a pointé l'Insee au mois de mars dernier, contre 34% en 1995. Cependant, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur de 15% à celui des hommes (...). A poste comparable, c'est-à -dire à même profession exercée pour le même employeur, l'écart de salaire en équivalent temps plein se réduit à 4% environ. »
Et le chemin paraît encore long, si l'on se fie au rapport du Forum économique mondial paru en 2022. L'organisation avance qu'il faudra encore patienter 60 ans pour combler l'écart entre les hommes et les femmes en Europe. Pour y remédier, Elise Bordet, ingénieure agronome de formation, a créé l'association 2082, avec un objectif : former les femmes à la négociation salariale.
De fait, elles sont moins enclines que leurs collègues masculins à oser s'en emparer. Non seulement, elles se perçoivent parfois comme moins légitimes, mais elles redoutent aussi l'impact d'une telle demande. « Ne pas oser, c'est avoir peur de déplaire, soutient Elise Bordet auprès de La Tribune. On nous a enseigné, consciemment ou inconsciemment, que nous devions rester à notre place, faire plaisir à tout le monde et s'assurer que tout le monde se sente bien. »
« Il y a un coût social, lorsqu'une femme négocie : on a tendance à la trouver plus autoritaire, donc on a moins envie de travailler avec elle et d'accéder à ses demandes », conforte Morgane Dion, formatrice en négociation salariale et co-fondatrice de Plan.
Source: La Tribune