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Les femmes sont peu nombreuses parmi les cadres dirigeants. La donne pourrait cependant changer : le gouvernement et les partenaires sociaux vont discuter prochainement d’une nouvelle mesure pour féminiser la direction des entreprises.
Que les gros salaires lèvent le doigt. Et ce sont souvent des
hommes. Ainsi, 37% des entreprises comptent toujours moins de deux femmes parmi
les dix plus hautes rémunérations. Un autre chiffre : les femmes ne sont
que 20% au sein des comités exécutifs. Mais ça pourrait changer. La ministre du
Travail va engager une concertation avec les partenaires sociaux. Elisabeth
Borne veut ajouter un nouvel indicateur pour évaluer la mixité
dans les entreprises. Il s'agira de la part des femmes parmi les
cadres dirigeants.
Pourtant, d'autres indicateurs existent déjà. Ils sont au nombre
de cinq et ils définissent l'index d'égalité salariale. Une note sur 100 qui
est désormais publique. Non seulement les entreprises doivent la mentionner sur
leur site - elle ne saute pas toujours aux yeux, il faut parfois la chercher -
mais le ministère du Travail la mentionne sur son propre site, mais là encore
il faut fouiller. Cette publication, qui peut servir ou desservir la réputation
d'une entreprise, est en marche depuis le mois de mars dernier pour les plus
grandes sociétés, celles de plus de 1 000 salariés. À partir du
mois de mars prochain, elle sera obligatoire pour celles entre 50 et
250 salariés. En dessous, pas d'obligation.
Cette publication a-t-elle eu un effet ? Probablement. C'est le
principe du "name and shame", c'est à dire "nommer pour faire
honte". Les entreprises qui ont de mauvaises notes n'ont pas envie que ça
se sache et cherchent à rectifier le tir. Le ministère souligne que 19% des
entreprises n'avaient pas la note minimale de 75 sur 100 en 2019 et qu'elles ne
sont plus que 4% en 2020.
Mais est-ce
qu'on ne peut pas aller plus loin ? Il le faudra quand on voit les
chiffres de l'inégalité salariale. Selon le mouvement Les Glorieuses, il reste
15,5% d'écart entre les hommes et les femmes, à poste égal. Au rythme actuel,
on ne serait à l'égalité... que dans 100 ans. Outre ce nouveau critère qui
porte sur la part des femmes dirigeantes, une proposition originale a été
formulée. C'est celle de Delphine Rémy-Boutang, fondatrice notamment de
l'agence The Bureau et de la Journée de la femme digitale, qui
se bat pour une plus grande présence des femmes dans les métiers du numérique.
Elle plaide pour un allégement fiscal pour les entreprises qui obtiennent la
meilleure note de l'index, un 100 sur 100 et pour celles qui respectent un
quota de 50% de femmes au sein de leur conseil d'administration. Une récompense
plutôt qu'un coup de bâton.