Général Dominique Arbiol : la première femme à la tête de l’École de l’air


21 Juillet 2020


Après une carrière principalement tournée vers les domaines du renseignement et du spatial, le général Dominique Arbiol a pris le commandement de l’École de l’air et de la base aérienne 701 de Salon-de-Provence le 1er juillet 2020. Retour sur le parcours atypique de cet officier général qui a gravi les échelons avec brio.

Dès son enfance, le général Dominique Arbiol était déjà fascinée par les avions. Pleine d’ambition et de motivation, elle se tourne tout naturellement vers une carrière militaire au sein de l’Armée de l’air. Son parcours débute à Grenoble à l’École des pupilles de l’air. « En 1983, j’étais la première fille à intégrer l’École des pupilles de l’air en classe préparatoire. C’était une première, car, à l’époque, le ministre des Armées, Charles Hernu, avait décidé d’ouvrir au personnel féminin les classes préparatoires aux grandes écoles militaires. J’ai donc suivi ces classes pour intégrer l’École de l’air, mais il y avait des quotas et, malheureusement, je n’ai pas pu y être admise », explique le général. Cela ne la décourage pas pour autant. Elle se réoriente vers une carrière de sous-officier et souhaite opérer au plus proche des aéronefs. Elle devient alors mécanicien en système de navigation et d’armement (ancienne appellation de mécanicien avionique) et rejoint l’escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » sur Mirage F1 puis sur Mirage 2000. 

Quelques années plus tard, elle se présente au concours interne de l’École militaire de l’air afin de devenir officier d’active. En véritable battante, elle n’a jamais abandonné l’idée d’être officier et retente donc sa chance. C’est avec succès qu’elle passe ce concours. Elle  termine major de sa promotion. Elle s’oriente alors vers une carrière d’officier renseignement et participe à de nombreuses opérations extérieures. « J’étais très souvent déployée dans des environnements extrêmement tendus, souligne-t-elle. J’ai servi auprès d’escadrons de défense aérienne, de bombardement et de reconnaissance aérienne. Mon rôle était de préparer et de briefer les équipages face aux différentes menaces provenant du sol ou des airs de manière à ce qu’ils puissent effectuer leurs missions dans les meilleures conditions possibles. » 

De caractère tenace, le général a toujours su s’imposer en tant que femme dans ce milieu essentiellement masculin. « Je n’ai jamais eu de difficultés à m’intégrer. À partir du moment où vous avez les compétences, il y a peu de contestations sur votre place au sein de l’armée. L’Armée de l’air se base sur les expertises de chaque Aviateur et offre la possibilité au personnel féminin d’accéder à des postes à responsabilité », affirme-t-elle.


Tout au long de sa carrière, le général Dominique Arbiol connaît différentes affectations dans le domaine spatial en tant que chef des opérations au Centre de formation et d’interprétation interarmées de l’imagerie puis comme commandant du Centre militaire d’observation par satellites à Creil. En 2010, elle participe à la création du Commandement interarmées de l’espace. Sa carrière se poursuit à l’état-major des Armées puis à l’état-major de l’Armée de l’air en charge des travaux transverses. 

Le 1er juillet 2020, le général Dominique Arbiol a pris ses nouvelles fonctions. Elle commande désormais l’École de l’air et la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, et devient ainsi la première femme de l’histoire à la tête de l’école. « Je mesure l’honneur qui m’est fait. C’est avec une réelle fierté que je prends la direction de l’École de l’air et de la base aérienne 701, tout en gardant une certaine humilité face aux grandes responsabilités qui me sont confiées. Il s’agit d’une grande école militaire d’excellence. Je souhaite, bien évidemment, transmettre aux futurs officiers les valeurs que sont le respect, l’intégrité, le sens du service et l’excellence, mais également le courage, le savoir-être et le dépassement de soi », conclut le général.

Source : Armée de l'Air