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L’élection d’une jeune femme comme maire suscite l’enthousiasme en Inde. À 21 ans, Arya Rajendran va prendre la tête de Trivandrum, la capitale de l’État du Kerala. Elle a fait campagne sur la santé et l’hygiène, sous les couleurs du Parti communiste.
Elle a seulement 21 ans, elle est étudiante en mathématiques et elle va diriger une ville d’un million d’habitants. Arya Rajendran a été désignée ce lundi 28 décembre maire de Thiruvananthapuram, ou Trivandrum, la capitale de l’État du Kerala, à la pointe sud-ouest de l’Inde. Aussi jeune qu’elle soit, Arya Rajendran n’en est pas arrivée là par hasard. Son père est électricien et sa mère travaille à la Life Corporation of India, une importante assurance publique. Les deux parents sont des membres actifs du Parti communiste indien et leur fille a repris ce flambeau.
Lors de ses études, Arya Rajendran s’engage auprès de la branche jeunesse du Parti. Elle devient la présidente du Balasangam, une immense organisation de jeunes communistes en Inde. Et elle se fait connaître à Trivandrum, dans le quartier de Mudavanmugal. Elle milite pour une meilleure gestion des déchets et l’ouverture d’un centre de santé primaire pour les habitants.
« En tant qu’étudiante et en tant que représentante de la jeunesse, j’ai fait face à plusieurs problèmes municipaux, déclare-t-elle à la télévision indienne, quelques jours avant sa nomination officielle. Le plus important était celui de l’hygiène et des infrastructures sanitaires. Même pendant le Covid-19, les gens avaient peur de se rendre à l’hôpital. Je veux offrir de meilleurs soins pour tous. Et je pense que ma candidature est un signe d’espoir pour tous les jeunes Indiens ».
Le Kerala, un bouillon politique et social
Arya Rajendran n’a pas été directement élue par les habitants comme en France mais par le conseil municipal, lui aussi à majorité communiste. Au total, 51 membres sur 100 l’ont soutenue, ce qui lui a permis d’obtenir la victoire. Le candidat du parti nationaliste hindou BJP au pouvoir en Inde, a lui obtenu 30 voix.
Le Parti communiste a dirigé le Kerala quasi continuellement depuis l’Indépendance de l’Inde avec différents partis de gauche. Cet État est aujourd’hui connu pour son taux d’alphabétisation record de 92 % pour les femmes, qui y reçoivent souvent une éducation élevée. C’est dans ce bouillon politique et social qu’Arya Rajendran a pu percer.
Des critiques ont cependant été émises au niveau local, lorsque l’idée d’une femme si jeune comme maire de Trivandrum a commencé à circuler. Mais Arya Rajendran a su les faire taire par une impressionnante assurance et détermination. Pour le Parti communiste, ce choix est aussi un geste politique et une stratégie de communication pour montrer son engagement en faveur du droit des femmes.
Quel que soit leur bord politique, les médias indiens saluent aujourd’hui le symbole que représente pour le pays l’élection de cette femme jeune et engagée. C’est ainsi qu’elle explique son engagement auprès de Republic TV, une chaîne qui est pourtant loin d’être communiste et clairement alliée au BJP : « Les étudiants et les jeunes doivent prendre part à la politique dès leur plus jeune âge. Nous sommes des êtres sociaux. Donc nous devons avoir une opinion claire sur le futur que nous souhaitons pour notre pays. Je suis née et j’ai été élevée comme une communiste. J’ai foi en mes convictions politiques, j’ai foi dans mon parti ».
Arya Rajendran a affirmé qu’elle continuerait ses études à côté de ses nouvelles fonctions. L’acteur Mohanlal, une star absolue dans le pays, a appelé la nouvelle édile pour la féliciter. Il est lui aussi originaire de Trivandrum et a promis de lui rendre visite.
Source : Rfi