Isabelle PATCHONG, la jeune et très ambitieuse « bébé » BOLLORE


Isabelle PATCHONG, la jeune et très ambitieuse « bébé » BOLLORE
@Dirigeantes
  • 01 Août 2020

C’est grâce à un contrat en alternance que Isabelle PATCHONG , la jeune et très ambitieuse « bébé » BOLLORE rejoint le groupe et depuis, elle ne l'a plus quitté.

 De 100 % UCAC-ICAM à 100 % BOLLORE

Elle est un pur produit de l’Institut UCAC-ICAM (ex IST-AC). Après l’obtention de son Baccalauréat C en 2002 au Collège Chevreuil de Douala, Isabelle PATCHONG fait partie des premières promotions de l’Institut UCAC-ICAM. Après l’obtention d’un BTS en Maintenance Industrielle en 2004, elle intègre le Cycle Ingénieur Généraliste en alternance chez BOLLORE AFRICA LOGISTICS CAMEROUN. Face aux nombreux challenges et enjeux de Mécanique dans l’entreprise, elle choisit de s’orienter et de se spécialiser dans ce domaine. Le contrat d’alternance prend fin le 30 juin 2007 et le 1er juillet 2007, elle signe un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) avec BOLLORE AFRICA LOGISTICS CAMEROUN. Ce contrat dure depuis 13 ans.


Directrice Technique de DIT à 29 ans, une ingénieure très impliquée dans le leadership

C’est en tant que Cheffe de Service Réparation du Matériel que Isabelle PATCHONG débute son CDI. Ce poste est d’ailleurs créé suite à ses propositions d’amélioration transmises à la direction. En 2012, elle est promue Adjointe au Directeur Technique de BOLLORE AFRICA LOGISTICS CAMEROUN. Le 1er septembre 2014, elle devient la Directrice Technique de Douala International Terminal (DIT), une autre filiale du Groupe BOLLORE au Cameroun. Membre du Comité de Direction, Isabelle PATCHONG a géré une équipe de 82 salariés. Elle était l’une des rares femmes en Afrique à la tête de la Direction Technique d’une filiale de multinationale. De plus dans le secteur de la logistique. Si on rajoute à cela son très jeune âge, 29 ans, on comprend donc que Isabelle PATCHONG, une « bébé » BOLLORE, est un véritable prodige. Toujours à la quête du savoir, elle a obtenu plusieurs certifications. Elle a validé l’année dernière son PHD sur le Management des Organisations et depuis le début du mois, Isabelle PATCHONG est également la Directrice du secteur 38 (Douala et Garoua) de Toastmasters International, une organisation qui forme en développement personnel et leadership. Depuis le mois de Juin, elle est d'ailleurs Distinguished Toastmasters (DTM) qui est le plus haut niveau de certification en communication et en Leadership de l'organisation TOASTMASTERS INTERNATIONAL

 « Contre le machisme, j’oppose la compétence »

 L’arrivée de cette jeune femme à la tête de la direction technique de Douala International Terminal (DIT) a été difficilement acceptée et représentait probablement un certain risque pour son employeur. Il n’était pas facile pour ses collaborateurs d’admettre qu’une jeune femme arrive pour résoudre des problèmes techniques d’un terminal à container. Une expression caractérisait d’ailleurs cette situation : « On l’a téléchargé depuis BOLLORE, on veut savoir pourquoi ? ». Autant dire que la Directrice Technique était attendue au tournant. Pour se faire accepter, elle a beaucoup consulté et bâti des solutions. Mais le challenge se situait surtout sur le plan technique. «J’ai donc fait beaucoup de terrain pour prouver mes compétences. Contre le machisme, j’oppose la compétence. » confie Isabelle PATCHONG.



Contre les quotas jugés « dangereux » et les femmes « pleurnichardes »

 Elle est consciente des difficultés de promotion des femmes au top management des entreprises et pense qu’il faut un accompagnement, des formations et des échanges voir la valorisation des dirigeantes pour résoudre le problème. Mais ne parlez surtout pas à Isabelle PATCHONG de quotas comme solution.

Après une interrogation « Pourquoi, il faut proposer les quotas à la base pour les femmes ? » sa réponse est cinglante « Les quotas stigmatisent le genre et écornent la crédibilité. C’est plutôt dangereux pour les femmes arrivées par les quotas. Ça les expose et les met en danger. » En bonne Ingénieure, dont toute la carrière est bâtie sur le mérite et la recherche de solutions concrètes aux problèmes, tout ce qui peut apparaître comme une facilité ou du favoritisme passent très mal. Elle était l’une des intervenantes vedettes de la quatrième édition du Dîner Débat Des Dirigeantes (4D) organisée le 2 mars 2019 à Douala par le magazine Dirigeantes et le cabinet Afrique RSE. Ses propos ont aussi bousculé l’assistance. A plusieurs reprises, la Directrice Technique a invité les femmes à ne pas être des « pleurnichardes » dans le milieu professionnel. D’autant que les femmes sont aussi compétentes que les hommes. Elles doivent donc s’affirmer par leur travail. Isabelle PATCHONG propose également aux femmes d’être toujours prêtes, de se donner de la visibilité et de donner quelque chose pour recevoir. Dans les entreprises, il y a les projets, elle recommande aux femmes d’y participer activement. En citant son propre cas « Je participe un peu plus à la vie de l’entreprise »

Mon papa, un modèle qui m’a transmis le « virus » de la maintenance

Ingénieur en Electromécanique diplômé de l’Ecole Polytechnique de Yaoundé, le père de Isabelle PATCHONG est non seulement un modèle pour elle mais également celui qui lui a transmis la passion de la maintenance. Il était Directeur Technique à CHOCOCAM, une filiale du groupe Tiger Brands, et la maison familiale se trouvait à proximité de l’entreprise. A force d’évoquer son métier avec ses enfants, il va susciter progressivement leurs intérêts pour l’ingénierie. En plus de présenter son travail à sa progéniture, le papa va profiter de la faible distance domicile – travail pour ramener régulièrement ses enfants dans l’’entreprise. C’est ainsi que Isabelle PATCHONG sera définitivement atteinte par le « virus » de la maintenance. Elle va donc décider de suivre les études dans ce domaine.

 Que fera le groupe BOLLORE de son « bébé » ?

A cause de la grande implication de la multinationale française dans son parcours académique et professionnel, Isabelle PATCHONG est une véritable «bébé» BOLLORE. En effet de la troisième à la cinquième année du cycle ingénieur, le groupe a financé la totalité des frais de scolarité de la future Directrice Technique de l’une de ses filiales camerounaises. Ce qui représente un coût de près de 7 millions de FCFA (soit un peu plus de 10 000 euros). Afin de permettre à l’ex-étudiante de se consacrer uniquement à ses études et à son stage en alternance, l’entreprise lui offrait également une indemnité de 140 000 FCFA par mois. Ce qui représente un coût de 5 040 000 FCFA (environ 7700 euros) pour les 36 mois. Après son recrutement, le groupe BOLLORE va continuer à préparer l’ascension de Isabelle PATCHONG. En 2013, soit un an avant sa nomination au poste de Directrice Technique, le groupe va l’envoyer suivre deux formations pour ses cadres à haut potentiel : « Managing and leading for higher performance » et « Managers for Tomorrow ». On croyait lors de la fin de la concession de Douala International Terminal le 31 Décembre 2019 que les relations devraient s’arrêter entre Isabelle PATCHONG, la « fille » et son « père » BOLLORE. Bien au contraire, elle a rejoint les équipes de SOCOPAO, filiale du groupe, comme Directrice Technique pour finaliser les activités de la concession jusqu’au 05 Avril 2020 avant d’être nommée Cheffe de projet à la Direction Matériel de CAMRAIL, une autre filiale de BOLLORE au Cameroun. Compte tenu de l’investissement important du groupe BOLLORE sur Isabelle PATCHONG et dans un contexte de féminisation du top management des entreprises, la rédaction du magazine Dirigeantes se pose une seule question : Que fera le groupe BOLLORE de son « bébé » ? Par contre, nous avons une certitude. On n’a pas encore fini d’entendre parler de la jeune et très ambitieuse Isabelle PATCHONG.

TT


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