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C’est grâce à un contrat en
alternance que Isabelle PATCHONG , la jeune et très ambitieuse « bébé » BOLLORE
rejoint le groupe et depuis, elle ne l'a plus quitté.
De 100 % UCAC-ICAM à 100 % BOLLORE
Elle est un pur produit de l’Institut UCAC-ICAM (ex IST-AC). Après l’obtention de son Baccalauréat C en 2002 au Collège Chevreuil de Douala, Isabelle PATCHONG fait partie des premières promotions de l’Institut UCAC-ICAM. Après l’obtention d’un BTS en Maintenance Industrielle en 2004, elle intègre le Cycle Ingénieur Généraliste en alternance chez BOLLORE AFRICA LOGISTICS CAMEROUN. Face aux nombreux challenges et enjeux de Mécanique dans l’entreprise, elle choisit de s’orienter et de se spécialiser dans ce domaine. Le contrat d’alternance prend fin le 30 juin 2007 et le 1er juillet 2007, elle signe un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) avec BOLLORE AFRICA LOGISTICS CAMEROUN. Ce contrat dure depuis 13 ans.
Directrice Technique de DIT à 29
ans, une ingénieure très impliquée dans le leadership
C’est en tant que Cheffe de
Service Réparation du Matériel que Isabelle PATCHONG débute son CDI. Ce poste
est d’ailleurs créé suite à ses propositions d’amélioration transmises à la
direction. En 2012, elle est promue Adjointe au Directeur Technique de BOLLORE
AFRICA LOGISTICS CAMEROUN. Le 1er septembre 2014, elle devient la Directrice
Technique de Douala International Terminal (DIT), une autre filiale du Groupe
BOLLORE au Cameroun. Membre du Comité de Direction, Isabelle PATCHONG a géré
une équipe de 82 salariés. Elle était l’une des rares femmes en Afrique à la
tête de la Direction Technique d’une filiale de multinationale. De plus dans le
secteur de la logistique. Si on rajoute à cela son très jeune âge, 29 ans, on
comprend donc que Isabelle PATCHONG, une « bébé » BOLLORE, est un véritable
prodige. Toujours à la quête du savoir, elle a obtenu plusieurs certifications.
Elle a validé l’année dernière son PHD sur le Management des Organisations et
depuis le début du mois, Isabelle PATCHONG est également la Directrice du
secteur 38 (Douala et Garoua) de Toastmasters International, une organisation
qui forme en développement personnel et leadership. Depuis le mois de Juin,
elle est d'ailleurs Distinguished Toastmasters (DTM) qui est le plus haut
niveau de certification en communication et en Leadership de l'organisation
TOASTMASTERS INTERNATIONAL
« Contre le machisme, j’oppose la compétence »
L’arrivée de cette jeune femme à la tête de la
direction technique de Douala International Terminal (DIT) a été difficilement
acceptée et représentait probablement un certain risque pour son employeur. Il
n’était pas facile pour ses collaborateurs d’admettre qu’une jeune femme arrive
pour résoudre des problèmes techniques d’un terminal à container. Une
expression caractérisait d’ailleurs cette situation : « On l’a téléchargé
depuis BOLLORE, on veut savoir pourquoi ? ». Autant dire que la Directrice
Technique était attendue au tournant. Pour se faire accepter, elle a beaucoup
consulté et bâti des solutions. Mais le challenge se situait surtout sur le
plan technique. «J’ai donc fait beaucoup de terrain pour prouver mes
compétences. Contre le machisme, j’oppose la compétence. » confie Isabelle
PATCHONG.
Contre les quotas jugés «
dangereux » et les femmes « pleurnichardes »
Elle est consciente des difficultés de
promotion des femmes au top management des entreprises et pense qu’il faut un
accompagnement, des formations et des échanges voir la valorisation des
dirigeantes pour résoudre le problème. Mais ne parlez surtout pas à Isabelle
PATCHONG de quotas comme solution.
Après une interrogation «
Pourquoi, il faut proposer les quotas à la base pour les femmes ? » sa réponse
est cinglante « Les quotas stigmatisent le genre et écornent la crédibilité.
C’est plutôt dangereux pour les femmes arrivées par les quotas. Ça les expose
et les met en danger. » En bonne Ingénieure, dont toute la carrière est bâtie
sur le mérite et la recherche de solutions concrètes aux problèmes, tout ce qui
peut apparaître comme une facilité ou du favoritisme passent très mal. Elle
était l’une des intervenantes vedettes de la quatrième édition du Dîner Débat
Des Dirigeantes (4D) organisée le 2 mars 2019 à Douala par le magazine
Dirigeantes et le cabinet Afrique RSE. Ses propos ont aussi bousculé
l’assistance. A plusieurs reprises, la Directrice Technique a invité les femmes
à ne pas être des « pleurnichardes » dans le milieu professionnel. D’autant que
les femmes sont aussi compétentes que les hommes. Elles doivent donc s’affirmer
par leur travail. Isabelle PATCHONG propose également aux femmes d’être
toujours prêtes, de se donner de la visibilité et de donner quelque chose pour
recevoir. Dans les entreprises, il y a les projets, elle recommande aux femmes
d’y participer activement. En citant son propre cas « Je participe un peu plus
à la vie de l’entreprise »
Mon papa, un modèle qui m’a
transmis le « virus » de la maintenance
Ingénieur en Electromécanique
diplômé de l’Ecole Polytechnique de Yaoundé, le père de Isabelle PATCHONG est
non seulement un modèle pour elle mais également celui qui lui a transmis la
passion de la maintenance. Il était Directeur Technique à CHOCOCAM, une filiale
du groupe Tiger Brands, et la maison familiale se trouvait à proximité de
l’entreprise. A force d’évoquer son métier avec ses enfants, il va susciter
progressivement leurs intérêts pour l’ingénierie. En plus de présenter son
travail à sa progéniture, le papa va profiter de la faible distance domicile –
travail pour ramener régulièrement ses enfants dans l’’entreprise. C’est ainsi
que Isabelle PATCHONG sera définitivement atteinte par le « virus » de la
maintenance. Elle va donc décider de suivre les études dans ce domaine.
Que fera le groupe BOLLORE de son « bébé » ?
A cause de la grande implication
de la multinationale française dans son parcours académique et professionnel,
Isabelle PATCHONG est une véritable «bébé» BOLLORE. En effet de la troisième à
la cinquième année du cycle ingénieur, le groupe a financé la totalité des
frais de scolarité de la future Directrice Technique de l’une de ses filiales
camerounaises. Ce qui représente un coût de près de 7 millions de FCFA (soit un
peu plus de 10 000 euros). Afin de permettre à l’ex-étudiante de se consacrer
uniquement à ses études et à son stage en alternance, l’entreprise lui offrait
également une indemnité de 140 000 FCFA par mois. Ce qui représente un coût de
5 040 000 FCFA (environ 7700 euros) pour les 36 mois. Après son recrutement, le
groupe BOLLORE va continuer à préparer l’ascension de Isabelle PATCHONG. En
2013, soit un an avant sa nomination au poste de Directrice Technique, le
groupe va l’envoyer suivre deux formations pour ses cadres à haut potentiel : «
Managing and leading for higher performance » et « Managers for Tomorrow ». On
croyait lors de la fin de la concession de Douala International Terminal le 31
Décembre 2019 que les relations devraient s’arrêter entre Isabelle PATCHONG, la
« fille » et son « père » BOLLORE. Bien au contraire, elle a rejoint les
équipes de SOCOPAO, filiale du groupe, comme Directrice Technique pour
finaliser les activités de la concession jusqu’au 05 Avril 2020 avant d’être
nommée Cheffe de projet à la Direction Matériel de CAMRAIL, une autre filiale
de BOLLORE au Cameroun. Compte tenu de l’investissement important du groupe
BOLLORE sur Isabelle PATCHONG et dans un contexte de féminisation du top
management des entreprises, la rédaction du magazine Dirigeantes se pose une
seule question : Que fera le groupe BOLLORE de son « bébé » ? Par contre, nous
avons une certitude. On n’a pas encore fini d’entendre parler de la jeune et
très ambitieuse Isabelle PATCHONG.
TT