Analyse

Pourquoi les femmes gagnent 16% de moins que les hommes ?


Pourquoi les femmes gagnent 16% de moins que les hommes ?
En 2017, en France, les femmes salari/u00e9es du secteur priv/u00e9 gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en /u00e9quivalent temps plein (Cr/u00e9dit photo: 123RF)
  • 03 Juillet 2020


Selon une étude de l'INSEE publiée le 18 juin, en France, les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein. Comment cet écart s'explique-t-il ?

En 2017, en France, les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, c'est-à-dire pour un même volume de travail. Si l'on tient compte du temps réel de travail, la rémunération moyenne des femmes est alors inférieure de 28,5 % à celle des hommes car elles sont plus souvent à temps partiel et moins souvent en emploi dans l'année que les hommes. 

Toutefois les écarts de salaire entre les sexes pour un même volume de travail se réduisent à un rythme régulier depuis quarante ans : pour les salariés à temps complet, l'écart est passé de 29,4 % en 1976 à 16,3 % en 2017.

Un écart de salaire qui s'accroit avec le niveau de diplôme et l'expérience

L'écart de salaire homme / femme en équivalent temps plein augmente nettement avec le niveau de diplôme : il est de 29,4 % pour les titulaires d'un Bac + 3 ou plus, contre 15,8 % pour les individus qui n'ont pas le baccalauréat. 

Les écarts de salaire en équivalent temps plein entre les sexes augmentent également avec l'expérience professionnelle. Ils sont relativement limités pour les personnes récemment entrées sur le marché du travail (6,4 % en 2017 parmi les individus ayant moins de 5 ans d'expérience professionnelle), alors qu'ils atteignent 21,7 % pour celles qui ont plus de 30 ans de carrière.

L'écart de salaire entre les sexes est fortement lié à l'emploi occupé

Les écarts de salaire en équivalent temps plein sont dus en grande partie au type d'emploi occupé et au niveau hiérarchique. Les femmes occupent des emplois moins variés que ceux des hommes et à un niveau hiérarchique plus souvent inférieur : 22,8 % des postes occupés par les hommes correspondent à des emplois de cadre en 2017, contre 17,5 % pour les femmes. 

Les métiers occupés par des hommes ont plus souvent le statut de cadre comme par exemple, les emplois liés à l'informatique, secteur très masculin dès les filières d'études. L'orientation scolaire, différenciée selon le sexe, peut avoir des effets à long terme sur les emplois occupés et in fine sur les inégalités salariales.

L'accès aux emplois les mieux rémunérés est plus difficile pour les femmes et pour les mères

Bien qu'elles se soient réduites au cours des vingt dernières années, les différences de salaire moyen en équivalent temps plein entre les femmes et les hommes proviennent en premier lieu d'inégalités dans l'accès aux emplois les mieux rémunérés. La probabilité pour une femme d'accéder à un emploi parmi les 10 % les mieux rémunérés est de 36 % inférieure à celle des hommes en 2017. Pour les 1 % d'emplois les mieux rémunérés, les femmes ont une probabilité d'accès inférieure de 58 % en 2017, contre 76 % vingt ans plus tôt.

Les inégalités de salaire en équivalent temps plein s'accroissent fortement avec le nombre d'enfants, notamment à partir du deuxième enfant : le salaire des femmes est inférieur de 21 % à celui des hommes pour les parents de deux enfants, et de 31 % pour les parents de trois enfants ou plus, contre 12 % pour ceux ayant un seul enfant et 7 % pour les personnes sans enfant. Les inégalités sont encore plus importantes si l'on tient compte du temps réel de travail.

À expérience professionnelle équivalente, ces constats restent valides. Ils s'expliquent principalement par le fait que les inégalités d'accès aux emplois les mieux rémunérés sont beaucoup plus importantes entre les mères et pères qu'entre les femmes et hommes sans enfant. Par exemple, les mères ont une probabilité d'accéder aux 1 % des emplois les mieux rémunérés inférieure de 60 % à celle des pères, alors que la probabilité d'accès des femmes sans enfant n'est inférieure à celle des hommes sans enfant que de 30 %.
Source : Boursorama


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