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Dans le sillage d’Anne Soupa, candidate à l’archevêché de Lyon, sept femmes ont postulé, le mercredi 22 juillet, à diverses fonctions qui leur sont interdites dans l’Église. Selon elles, « l’absence des femmes en situation de responsabilité » au sein de l’institution est un véritable « scandale ».
Le choix de la date, un 22 juillet, fête de Marie-Madeleine, ne doit rien au hasard. Cette femme que la tradition a consacrée comme « l’apôtre des apôtres », est celle qui, selon les quatre Évangiles, a reconnu, la première, Jésus ressuscité. C’est dire l’importance que le Christ accordait aux femmes.
On se revendique de la place
de Marie-Madeleine, explique Anne Soupa, théologienne engagée de 73 ans, qui a posé sa candidature, le 25 mai, à l’archevêché de Lyon pour succéder à Mgr Philippe Barbarin.
Dans le même esprit – ouvrir le débat sur la place des femmes aux postes de responsabilités dans l’Église catholique – sept femmes, réunies au sein du collectif Tous apôtres !, ont décidé de postuler publiquement à divers ministères qui leur sont interdits : évêque, nonce, curé, diacre, prédicatrice laïque.
Elles ont chacune remis à la nonciature apostolique en France (l’ambassade du Vatican à Paris), un dossier personnel où elles exposent leur profession de foi, la fonction à laquelle elles candidatent et le type de service qu’elles sont capables d’assumer.
Elles demandent par ailleurs à être entendues par Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, seul habilité à transmettre au pape ces candidatures. Chacune de ces sept candidatures est le fruit d’un appel et d’un discernement propres, jusque-là étouffé par la discrimination dont ces femmes estiment être l’objet dans l’Église catholique.
Un acte de désobéissance
L’absence des
femmes en situation de responsabilité […] constitue un scandale autant
qu’un contre-témoignage de l’Église. Cette immense injustice n’est pas
un problème mineur, mais blesse l’ensemble du corps ecclésial »,
expliquent-elles.
Notre geste n’est ni une revendication syndicale ni une
déclaration de grands principes, mais un acte salutaire de désobéissance
à la doxa ecclésiale…
, précisent-elles.
Confrontées à l’inertie de l’institution qui rechigne à opérer les changements structurels dont elle a besoin
, il leur semble nécessaire, face à l’urgence de la situation, d’enclencher les réformes par quelque part
.
D’où leur action qui entend interroger précisément la
structure de gouvernance actuelle de l’Église, la signification de
l’ordination ainsi que celle de l’égalité entre les baptisé‧e‧s
.
« 2 000 ans que nous attendons »
Bien conscientes qu’en régime catholique, on ne candidate pas : on est appelé !
, elles rétorquent : Cela fait 2 000 ans que nous attendons, tandis que Dieu, lui, continue inlassablement d’en appeler certaines d’entre nous.
Selon Anne Soupa, qui accompagne et médiatise leur action, «
les femmes sont rendues invisibles dans l’Église catholique, elles
n’ont pas de citoyenneté à part entière. Toutes les responsabilités
qu’elles peuvent avoir sont toujours coiffées par un prêtre. Ce n’est
pas possible à l’heure de la parité, à l’heure où on reconnaît les
compétences (des femmes), ça ne peut pas continuer comme ça. »
Il y a une crise profonde dans l’Église, il faut ouvrir les portes. Ce n’est pas un geste contre l’Église, mais pour
, estime-t-elle.
Source : Ouest France