La ville de Saint-Ouen et la métropole de Strasbourg ont également lancé des expérimentations ces derniers mois.

Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine souhaite mettre en place un congé menstruel de deux jours par mois pour les agentes de la collectivité sur justificatif médical, selon un projet soumis lundi prochain au vote de sa commission permanente. Le texte prévoit que les employées de la région pourront disposer «sur justificatif médical de deux jours d'autorisation spéciale d'absence par mois, sans jour de carence et donc sans retenue sur salaire», a précisé le conseil mardi dans un communiqué. Il s'agit de l'une des premières initiatives de ce genre en France.

Fin mars, la ville de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a lancé l'expérimentation d'un congé menstruel pour ses agentes et la semaine dernière, l'Eurométropole de Strasbourg a indiqué qu'elle souhaitait mettre en place un dispositif similaire l'an prochain. «En l'absence de mesure nationale, il en va de la responsabilité de chaque employeur d'améliorer le quotidien professionnel des agentes souffrant d'endométriose ou de règles douloureuses», estime la région Nouvelle-Aquitaine. Elle espère ainsi «encourager le gouvernement et le législateur à accélérer les travaux pour apporter une réponse juridique à cet enjeu de santé publique».

En mai, deux semaines après le dépôt d'une proposition socialiste dans le même esprit, les députés écologistes avaient plaidé pour l'instauration d'un congé menstruel de treize jours par an selon leurs besoins. «L'arrêt de travail serait intégralement pris en charge par l'assurance maladie et exempté de jour de carence», prévoyait le texte.

En juin, un rapport de quatre sénatrices sur la santé des femmes au travail a toutefois écarté la mise en place d'un congé menstruel sur le modèle pionnier espagnol pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Ses autrices se sont en revanche prononcées pour le classement de l'endométriose parmi les affections de longue durée. Des députés de gauche devraient porter des amendements sur le sujet lors de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale 2024 cet automne.

Source : AFP