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Milliardaire se conjugue rarement au féminin, et encore moins, croirait-on, dans le monde arabe. Pourtant, la fortune des femmes arabes dépassera le trillion de dollars (890 milliards d’euros) en 2023 si elles continuent de s’enrichir au même rythme que ces dernières années. Elle atteint actuellement 685 milliards d’euros, soit une fois et demie le budget de l’Etat français. Ces chiffres vertigineux, repris par la presse économique des pays du Golfe, proviennent d’une étude publiée début juin par le Boston Consulting Group (BCG), une société de conseil américaine avec un siège moyen-oriental à Dubaï. Le rythme de croissance des richesses des femmes arabes dépasse celles des Américaines ou des Européennes mais reste inférieur à celui des Asiatiques ou des Latino-Américaines.
Sans surprise, c’est dans les pays du Golfe que les richesses contrôlées par les femmes sont les plus importantes. Et si ces reines du pétrole continuent souvent de s’envelopper de leur abaya et de leur voile noirs en public, leur affirmation professionnelle est loin d’être aussi traditionnelle. C’est en tailleur-pantalon qu’elles se présentent une fois dans leurs grands bureaux de cheffes d’entreprise ou de sociétés d’investissement.
Les Saoudiennes viennent en première position des fortunes féminines arabes, selon l’étude de BCG. Elles gèrent des avoirs atteignant d’un total de 200 milliards d’euros. Suivent les femmes aux Emirats Arabes Unis (EAU) qui détiennent 89 milliards. Sachant toutefois que la population des EAU compte pour environ le tiers de celle d’Arabie Saoudite, les Emiraties tiennent la corde en fortune individuelle. D’autant qu’elles progressent deux fois plus vite que les entrepreneuses saoudiennes au plan du leadership dans les affaires. Ces patronnes bénéficient essentiellement d’une croissance économique plus forte aux EAU.
Autre indication intéressante, souligne l’étude : les femmes d’affaires arabes ont gagné leur place au mérite plus qu’aux ressources de leur sous-sol ou de leur famille. C’est en effet grâce au progrès de l’éducation en général, mais surtout de leur performance dans les études supérieures, qu’elles avancent. Le ratio entre hommes et femmes dans les universités est de 15 à 22 dans les pays arabes.
Pour remettre toutefois les chiffres en perspective, les fortunes détenues par des femmes ne comptent que pour 13% du total des richesses privées dans le monde arabe. Alors que pour la planète dans son ensemble, ce pourcentage est de 32,5%. Le chemin de l’égalité et de la parité est encore plus long pour les Arabes que pour le reste des femmes.
Source : Liberation