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Pour huit femmes interrogées sur dix (79%), «les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail», rapporte le deuxième baromètre du collectif Stop au sexisme ordinaire en entreprise.
Le monde du travail reste perçu comme inégalitaire et sexiste, selon le deuxième baromètre publié jeudi par le collectif d'entreprises Stop au sexisme ordinaire en entreprise (#StOpE). Cette initiative lancée en 2018 par Accor, Ernst & Young et L'Oréal, rejoints depuis par quelque 200 entreprises et organisations, vise notamment à «mesurer et mettre en place des indicateurs de suivi pour adapter la politique de lutte contre le sexisme ordinaire».
Après un premier baromètre en 2021, une nouvelle consultation auprès de près de 90.000 salariés a été menée en mars et avril. Il en ressort que pour 79% des femmes interrogées, «les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail», un constat partagé par 57% des hommes, une proportion en léger recul par rapport à 2021 (respectivement 82% et 60%).
Six femmes sur dix ont déjà entendu des propos dégradants s'appuyant sur des représentations stéréotypées de la féminité (-8 points par rapport à 2021). Plus des trois quarts des femmes et deux tiers des hommes ont été exposés à des blagues sexistes dans leur environnement de travail. Quatre femmes sur dix ont reçu des compliments sur leur physique ou leur tenue vestimentaire qui les ont mises mal à l'aise. La maternité continue d'être perçue comme un «problème» pour l'entreprise et un «handicap» dans la carrière des femmes : près de 7 sur 10 font état de ce type de propos, comme en 2021.
Parmi les personnels de direction, une femme manager sur deux déclare aussi avoir été confrontée à des attentes de qualités et de comportements managériaux spécifiques du fait de son genre. Chez les plus jeunes, les femmes de moins 35 ans font autant face au sexisme ordinaire que leurs aînées et six sur dix disent mettre en place des «stratégies d'évitement». Pour 53% des femmes et 32% des hommes, les entreprises ne s'impliquent pas suffisamment dans ce combat. Jugement encore plus sévère à l'égard de l'État, qui n'en fait pas suffisamment selon 60% des femmes et 39% des hommes.
Ce baromètre a été établi à partir d'une consultation auprès de grandes entreprises françaises membres de #StOpE, menée par internet du 6 mars au 15 avril auprès de 88.560 salariés, et d'un sondage national mené aux mêmes dates auprès d'un échantillon représentatif de 1000 salariés d'entreprises publiques et privées (hors salariés de la fonction publique) de 200 salariés et plus.
Source : AFP