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Depuis la publication de cette photo de Fatou CONTE, Cheffe de Cabinet du Ministère des Sports de Guinée au bureau avec son bébé au dos, il y a un véritable buzz sur les pages Linkedin et Facebook du magazine Dirigeantes avec l’ouverture du débat sur la conciliation vie privée et vie professionnelle.
A partir du 4 septembre, les cadres et dirigeant.e.s qui seront reçus par Bel Lauretta TENE, Directrice Publication du magazine Dirigeantes, présenteront non seulement leurs astuces personnelles mais surtout les actions de leurs organisations ainsi que leurs solutions pour la conciliation vie privée et vie familiale.
Il est utile de rappeler qu’il s’agit là d’un véritable levier de performance des entreprises car un.e salarié.e qui a des préoccupations familiales n’est pas au maximum de sa productivité.
Inégalité Nord-Sud
Dans les pays développés notamment, il y a plusieurs initiatives (crèche d’entreprise, congé paternité, avantages fiscaux pour le recours aux services à la personne comme le ménage, le repassage et la garde d’enfants, etc.) pour aider les salariés et les familles.
Dans les pays en développement, rares sont les Etats et les entreprises qui mènent des actions dans l’optique d’une meilleure conciliation vie privée et vie professionnelle. Les salarié.e.s doivent donc se débrouiller : Recours aux nounous, aux crèches privées et au personnel de maison pour les plus fortunés (avec de nombreux aléas notamment la question de confiance, d’absences ou arrêts de travail brusques, etc.), appel à la famille et aux voisins pour ceux qui ont peu de moyens. On retrouve également les mamans sur les marchés ou dans leurs commerces avec leurs enfants. Plus inquiétant encore ce sont ces vendeuses informelles avec leurs progénitures aux bords des routes qui font partie du décor dans une indifférence totale.
La crise sanitaire, révélatrice de la surcharge des femmes
La crise du COVID-19, avec notamment le confinement lors du pic de mars à mai, a remis tout le monde au même niveau qu’on soit dans un pays développé ou en développement.
Mais partout sur la planète, il y a eu le même constat : Les tâches ménagères auxquelles s’est rajouté le suivi des cours à distance pour les enfants, étaient réalisées majoritairement par les femmes.
Cette inégalité dans la répartition du travail domestique et de la garde des enfants impacte non seulement la carrière et la performance des femmes mais également le développement de leurs activités économiques.
Les énormes pertes économiques pour les femmes
Dans un monde capitaliste où seul l’indicateur économique sert encore de référence pour donner la valeur à un service, cette inégalité dans la gestion des tâches domestiques est due à leur gratuité.
Il faut donc mettre en place une rémunération des tâches ménagères réalisées gratuitement par les épouses ou conjointes. D’ailleurs quand elles ne sont pas disponibles et qu’il faut solliciter un.e prestataire externe. Cette dernière (puisque s’agit en général encore des femmes dont certaines sont d’ailleurs exploitées) est bien payée pour le ménage, le repassage, la cuisson des repas ou la garde d’enfants. Pourquoi ne serait-il pas le cas pour les conjointes ou les épouses ?
Selon l’étude « Main d’œuvre de l’Ombre » publiée par OXFAM, les femmes du monde entier gagneraient 10 900 milliards de dollars si elles étaient payées au salaire minimum pour toutes les heures consacrées aux tâches domestiques.
D’après une étude de l’INSEE publiée en 2011, la cuisine, le ménage, les courses, les soins aux enfants, etc. étaient évalués à 636 milliards d’euros soit 33 % du Produit Intérieur Français. Or ces tâches domestiques sont réalisées à 64 % par les françaises.
Grève des travaux domestiques ?
Alors mesdames, à quand une grève des travaux domestiques pour revendiquer vos droits ? Le 24 octobre 1975 en Islande 90 % des femmes ont cessé toute activité afin que les maris et conjoints s’occupent de la cuisine, du ménage et des enfants. Le pays avait été paralysé avec d’énormes conséquences financières.
TT