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Un engagement pour les femmes depuis dix ans
En 2011, il n’y avait que 27 % des femmes dans le
numérique en intégrant les fonctions supports
mais à peine 10 % de femmes dans les fonctions
techniques du numérique. Face à ce constat,
Guy MAMOU-MANI prend conscient de la gravité
de la situation et décide d’agir.
« J’ai donc créé une Commission Femmes du Numérique présidée par Viviane CHAINE-REBEIRO » précise celui qui était à cette époque Président du Syntec Numérique, le syndicat professionnel des entreprises de services du numérique (ESN), des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologie (ICT).
Guy MAMOU-MANI est aussi à l’initiative de la
convention du Syntec sur le droit à la déconnexion
et se bat pour la conciliation vie privée et vie
professionnelle. Pour lui « Ce genre de valeur n’a
rien à voir avec le genre »
Afin de promouvoir les femmes, le Co-Président
du Groupe OPEN est prêt à faire évoluer la
position sur certaines questions comme les
quotas : « J’ai changé d’avis sur les quotas. Je
pensais qu’ils dévaloriseraient les progrès des
femmes. Pourtant grâce aux quotas, on va plus
vite dans la féminisation. »
#JamaisSansElles, l’histoire d’un Tweet qui fît le buzz
Quoi de plus cohérent qu’une initiative pour
la promotion des femmes soit initiée via
les réseaux sociaux par l’un des acteurs de
référence de l’économie numérique dans
l’Hexagone. Mais le buzz n’était pas prémédité.
En 2015, l’entrepreneure et journaliste Natacha
QUESTER-SEMEON, très engagée dans le
soutien et la promotion des femmes dans le
numérique, publie sur Twitter une photo d’une
réunion sur le numérique à l’Elysée où il n’y a
aucune femme.
Choqué, Guy MAMOU-MANI répond au tweet en s’engageant à ne plus jamais participer à une table ronde si il n’y a pas au moins une femme. L’impact de cette décision est mieux raconté par ses soins à la page 142 de son livre L’apocalypse numérique n’aura pas lieu publié aux Editions de l’Observatoire « A ma grande surprise, ces cent quarante-quatre caractères font l’effet d’une bombe. D’abord relayé par l’économiste et entrepreneur Nicolas BOUZOU et par Henri VERDIER, alors Directeur Interministériel du Numérique et du Système d’Information et de la Communication, mon message se répand sur les réseaux sociaux et suscite, à travers un appel solennel, l’adhésion de cent vingt décideurs qui s’engagent alors à faire de même: Ne plus participer à des évènements, débats, panels d’experts ou tables rondes sans femmes. L’effet boule de neige est tel que Natacha, Tatiana SALOMON, Cofondatrice du club Girl Power 3.0 et moi décidons, au cours d’un dîner rassemblant une vingtaine de personnalités et d’entrepreneurs du numérique, de créer une association pour transformer l’essai de cette mobilisation inédite. Destinée à promouvoir la mixité, nous lui donnons, en toute logique, le nom #JamaisSansElles. »
La particularité de l’association
#JamaisSansElles est que ce sont les hommes
qui s’engagent pour changer la conception des
tables rondes. Ils sont aujourd’hui 320.
Pour Guy MAMOU-MANI « le combat n’est pas celui des femmes contre les hommes. C’est un code commun pour changer l’humanité. Ce mouvement féministe est humaniste. »
Féminisation au sein du groupe OPEN
Puisque le Co-Fondateur de l’un des leaders des
services du numérique en France est très engagé
pour la féminisation quelle est la situation dans
son entreprise ?
Le groupe OPEN a obtenu une note de 94/100
pour l’Index égalité femmes-hommes. Soit
l’une des meilleures notes de la profession.
L’Index égalité femmes-hommes est un outil
mis en place par le Ministère du Travail afin de
supprimer les inégalités professionnelles entre
les femmes et les hommes dans les entreprises.
Cet indice se compose de cinq grands critères qui évaluent les inégalités entre femmes et hommes dans les entreprises à savoir :
L’écart de rémunération entre femmes et hommes
L’écart de répartition des augmentations individuelles
L’écart de répartition des promotions
Le nombre de salariées augmentées à leur retour de congés de maternité
La parité parmi les dix plus hautes rémunérations
La féminisation du Conseil d’Administration du Groupe OPEN est en route. Il est composé de deux femmes sur six et une troisième est en cours de nomination.
Il y a 27% de femmes au sein du Groupe OPEN mais c’est déséquilibré. Au marketing par exemple les salariées sont des femmes. Mais sur les 3 400 postes techniques (concepteurs, développeurs et consultants), il y a seulement 22 % de femmes.
Ce constat n’arrange pas Guy MAMOU-MANI «
j’aimerais avoir plus de femmes chez OPEN mais
elles ne sont pas assez présentes dans les études
en informatique. »
Avant de s’interroger « sur les postes techniques, il y a peu de femmes, comment donc augmenter leur nombre au COMEX quand on est déjà au maximum sur les fonctions supports ? »
Un appel aux femmes pour la féminisation
des métiers du numérique
Le Co-Fondateur de l’association #JamaisSan-
sElles a adoré le film, les femmes de l’ombre où
l’on voit que dans les années 60, les premières
programmeuses étaient les femmes.
Jusque dans les années 80 en effet, dans
l’informatique on avait plus de femmes que
d’hommes. Dès les années 80, avec la micro
informatique et le début des bons salaires, on a
eu une inversion avec plus d’hommes.
Guy MAMOU-MANI l’explique par l’image du
geek. Avant de poursuivre « l’informatique
et la science n’ont pas de genre. C’est un
combat de société et j’ai la conviction que le
numérique est en train de changer la société. Il
est donc important qu’il y ait plus de femmes qui
s’engagent et s’impliquent. Les femmes doivent
se prendre en main et saisir les opportunités qui
leurs sont offertes. Le monde va être déterminé
par l’Intelligence Artificielle. Il faut donc plus de
femmes qui s’y engagent. »
Mesdames, la balle est dans votre camp.
TT