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Il faudrait «140 ans» avant d'arriver à la parité, a indiqué la présidente de la BCE lors d'une audition devant l'Assemblée nationale française.
La présidente de la BCE Christine Lagarde s'est dit «résolument favorable à des quotas» de femmes dans les entreprises après avoir pris conscience qu'en l'absence d'une telle mesure, il faudrait «140 ans» avant d'arriver à la parité, lors d'une audition vendredi à l'Assemblée nationale française.
«Résolument favorable»
«J'ai changé complètement changé mon approche des quotas. Quand j'ai commencé ma carrière à la fin des années 70, j'étais convaincue que les femmes progresseraient et que sur la base de leurs simples mérites et de leurs valeurs elles trouveraient leur place et toute leur place», a expliqué la présidente de la Banque centrale européenne, auditionnée dans le cadre de la mission d'information sur l'égalité économique et professionnelle par la Délégation aux droits des femmes.
«Il ne m'a pas fallu longtemps pour m'apercevoir, quand je regardais autour de moi, dans un grand cabinet d'avocat international, qu'il y avait 5% de femmes associées dans la firme et un calcul rapide laissait penser que ça prendrait 140 ans avant qu'on arrive à la parité», a reconnu Christine Lagarde.
«Donc je suis résolument favorable à des quotas», a ajouté cette mère de deux enfants, qui a travaillé 25 ans comme avocate d'affaires chez l'américain Baker MacKenzie avant de devenir ministre de l'Economie en France, puis de diriger le Fonds monétaire international avant la BCE depuis 2019.
Un congé paternel «sans substitution»
En pratique, elle juge «important qu'on commence par des incitations et qu'on évolue ensuite vers des choses plus contraignantes»; elle plaide aussi pour «un mécanisme qui permette de vérifier» si les engagements sont tenus, sans pour autant générer une «montagne de bureaucratie» pour ne pas «exaspérer les entreprises».
En outre, elle estime qu'«on ne peut pas se contenter de quotas généraux» mais qu'«il faut de la granularité», c'est-à-dire «aller dans le détail des postes de direction ou de sous-direction», au risque d'une trop grande concentration des femmes dans les échelons de direction les plus bas.
Christine Lagarde s'est également déclarée favorable au congé paternel «sans substitution» et à l'obligation pour les entreprises, «au-delà d'un certain seuil», d'avoir des «systèmes de crèche et de garde d'enfants».
La présidente de la BCE a raconté aux députés français avoir découvert à l'occasion de la Journée internationale des droits des Femmes le 8 mars que la banque centrale accordait un congé maternité de six mois et un congé paternité de quatre semaines. «Donc on va un peu changer les choses», a-t-elle promis.
AFP