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Édith CRESSON a été nommée Premier ministre en mai 1991 par le Président Mitterrand, succédant à Michel Rocard. Elle devient ainsi la Première femme à ce poste en France.
Fille
d’un inspecteur des finances, Édith Cresson est diplômée de l'École des hautes
études commerciales (HEC Jeunes filles) et docteur en démographie.
Elle débute sa carrière politique à droite mais rejoint très vite François
Mitterrand. Elle participe à la première campagne présidentielle de ce dernier
en 1965.
En 1975, elle entre au Parti socialiste et en est membre du comité directeur
jusqu'en 1981.
En 1979, elle est élue au Parlement européen, mandat qu’elle conserve jusqu’en
1981. Cette même année, aux élections législatives, elle est élue Député de la
Vienne.
Elle a occupé plusieurs postes ministériels pendant le premier septennat de
François Mitterrand :
Après la réélection de François Mitterrand en 1988, elle devient ministre aux Affaires européennes (mai 1988-octobre 1990) dans le gouvernement Rocard. Elle démissionne pour intégrer pendant quelques mois un grand groupe industriel, en juin 1990.
Le 15 mai 1991, elle est nommée Premier ministre par François Mitterrand, devenant ainsi la première femme à occuper cette fonction en France.
Par ses méthodes de
travail, Édith CRESSON cherche à rompre avec les pratiques du passé.
Le dynamisme et le souci de l’efficacité qu’elle veut imposer dans la conduite
de l’État s’inspirent du secteur privé. Elle s’appuie notamment sur des groupes
d’experts (les Gem, groupes d’études et de mobilisation), qui réunissent sur
des sujets précis experts et professionnels. Elle tient à distance les réseaux
administratifs traditionnels et se rapproche des acteurs de terrain ; elle
instaure un contact direct avec les préfets, qu’elle invite à déjeuner à
Matignon.
Édith CRESSON est à ce jour l'unique femme Premier ministre en France
Son gouvernement fait apparaître une nouvelle génération politique : Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn ou Jean-Yves Le Drian, etc.
Discours de politique générale du 22 mai 1991
Son discours d’investiture devant l’Assemblée nationale le 22 mai 1991, Édith
Cresson définit un objectif prioritaire, à la veille du débat sur le Traité de
Maastricht : « Faire
réussir la France dans l’Europe de 1993 et dans le monde de l’an 2000 ».
Le nouveau Premier ministre pointe avant tout la nécessité de créer une forte
cohésion sociale en agissant contre les inégalités, les exclusions, et contre
le chômage. En effet, Édith Cresson rappelle que la situation économique est
difficile, notamment avec le retournement de la conjoncture mondiale, mise en
évidence par la guerre du Golfe. Cette situation a conduit à un net
ralentissement de la croissance, et à un « gâchis social et humain surtout : le
chômage explique une grande partie des maux de notre société ».
Le Premier ministre rappelle le bilan économique équilibré de son prédécesseur, fruit d’une politique vertueuse illustrée par un franc fort, une inflation maîtrisée, un contrôle rigoureux de la dépense publique, et une stabilisation des prélèvements obligatoires. Mais « être vertueux […] n’interdit pas d’être audacieux. Sur un franc fort, nous construirons une France forte ». Elle annonce ainsi la création d’un « grand ministère chargé à la fois notamment de l’Économie, des Finances, de l’Industrie et du Commerce extérieur. » Cette nouvelle structure a pour objectif de renforcer l’efficacité du dispositif public. Elle est placée sous la responsabilité de Pierre Bérégovoy. Elle souhaite aussi réconcilier « l’économie et l’écologie, l’industrie et le respect de l’environnement ». Pour Édith Cresson, « la notion d’environnement ne doit plus rester extérieure au processus de production, mais s’y intégrer ».
L’impulsion nouvelle à l’industrie s’accompagne d’une grande ambition agricole.
Le Premier ministre veut maintenir sur le sol français une agriculture
compétitive permettant de consolider et de développer les parts de marché
françaises dans la Communauté européenne et sur les marchés mondiaux.
Un style direct
L'après-Matignon
Alors que le chômage en France atteint un niveau très élevé, et que la majorité
a perdu les élections cantonales et régionales, le président Mitterrand se
résout à lui demander sa démission en avril 1992.
Elle est Présidente de l'Institut d'études européennes depuis 1992.
En 1994, elle est nommée commissaire européen, chargée de la Science, de la
Recherche, du Développement, de l'Education et de la Formation, fonction
qu'elle exerce jusqu'en 1999.
Depuis 2002, elle est la Présidente de la Fondation pour les écoles de la
deuxième chance.
Depuis 2007, elle préside la Commission scientifique de la fondation France
Israël et la Commission économique de l’association France Algérie.
Source: site du Gouvernement français