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« Fier
féministe, Justin a constitué, pour la première fois dans l’histoire du Canada,
un conseil des ministres où les femmes et les hommes occupent un nombre égal de
sièges. » C’est par cette phrase que s’achève la présentation du Premier
Ministre Justin TRUDEAU sur le site Internet du Gouvernement. Que ce soit au
Forum de DAVOS, au Sommet du G7 ou à la Une du journal Le Monde, le dirigeant
du pays de l’érable ne manque aucune occasion pour affirmer haut et fort son
engagement féministe. Au niveau mondial, il est actuellement l’un des hommes
qui assume sa fierté féministe sans se soucier des critiques et haussements
d’épaules.
Les
propos tenus le 10 septembre 2018 lors du Women in the World Canada résument
bien son approche : « Au cours des 40 dernières années, au cours de la
durée de ma vie, les femmes qui sont entrées sur le marché du travail ont fait
croître le PIB du Canada d’un tiers. On cherche à savoir d’où viendra la
prochaine croissance, c’est l’un des endroits évidents. L’autonomie des femmes
entrepreneures et des femmes sur le marché du travail est essentielle pour
créer le genre de croissance et de richesse dont notre société a besoin. ».
Le féministe Justin TRUDEAU, des discours aux
actions
Dans le
Gouvernement paritaire de Justin TRUDEAU, le poste régalien de Ministre des
Affaires Etrangères est occupé par la très en vue Chrystia FREELAND très active
dans les négociations économiques (ALENA) délicates avec les Etats-Unis. Le PM
a aussi utilisé son pouvoir de nomination pour féminiser l’administration
: Julie PAYETTE, Gouverneure Générale, Catherine TAIT, première femme PDG de
CBC/Radio-Canada, Brenda LUCKI, première femme à diriger la Gendarmerie Royale
du Canada, Isabelle HUDON, Ambassadrice à la très stratégique Ambassade du
Canada en France. Cette ancienne femme d’affaires et fondatrice de l’Effet A,
un réseau de promotion des femmes a d’ailleurs co-présidé avec Melinda Gates le
Conseil Consultatif sur l’égalité hommes-femmes mis en place par le Premier
Ministre Justin TRUDEAU en amont du G7 organisé au Québec en juin. Il est aussi
à l’initiative avec son homologue américain de la création du Conseil
Canado-Américain sur l’avancement des femmes d’affaires et entrepreneures. Ce
groupe de travail vient de publier un rapport avec une proposition choc sur la
réduction des impôts des sociétés dirigées par les femmes. Présenté en février
par le Ministre des Finances Bill MORNEAU, le budget 2018-2019 du Canada a été
qualifié de « féministe » à cause de la priorité accordé à l’égalité
de sexes avec le mot « femme » cité 679 fois. L’ambition pour le
Gouvernement est d’attirer un maximum de femmes sur le marché du travail, de
favoriser l’équité salariale, de promouvoir l’entrepreneuriat féminin, de
proposer un congé parental de cinq semaines pour les pères. Portée par la
Ministre de l’Emploi Patty HAJDU, l’équilibre travail – famille est au cœur de
la refonte du Code du Travail qui sera adopté avant la prochaine fête du
travail. L’aide internationale du Canada qui se veut aussi
« féministe » dispose d’un budget de deux milliards de dollars sur
cinq ans. Mais pour en bénéficier, les porteurs de projets doivent dorénavant
intégrer les femmes et assurer l’égalité des sexes.
Quand
les banques canadiennes féminisent leurs portes-feuilles
L’impulsion
politique du premier Premier Ministre féministe en faveur des femmes a des
répercussions dans les institutions financières. Fin janvier, la Banque du
Développement du Canada (BDC) avait déjà prêté 912 millions de dollars à plus
de 1 600 entreprises détenues par des femmes. La banque CIBC vient d’annoncer
l’émission des premières obligations sociales Women in Leadership au Canada.
Elles visent les investisseurs institutionnels en titres à revenu fixe qui
misent sur les entreprises qui accordent la priorité à la diversité des genres
aux postes de direction à savoir : un minimum de 30 % des postes de direction
ou des sièges du Conseil d’Administration sont occupées par des femmes, les
entreprises ont signé l’Accord Catalyst 2022 ou elles ont au moins une femme
qui siège au Conseil d’Administration et au moins une femme qui occupe un poste
de direction.
Par Thierry TENE