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Directrice associée d’Amundi Private Equity Funds, cette financière expérimentée a été élue le 15 juin à la tête de l’association qui regroupe les 370 sociétés d’investissement présentes en France. Avec un programme très détaillé, où figure en bonne place la poursuite de la féminisation engagée par son prédécesseur.
"Pour rester dans la course mondiale, nous devons continuer à lever plus de capitaux et passer de 40 milliards d’euros à 60 milliards par an." Telle est l’une des ambitions du programme sur lequel Claire Chabrier, directrice associée d’Amundi Private Equity Funds, a été élue présidente de France Invest à l’issue de l’assemblée générale du mardi 15 juin. Cette financière pur jus succède ainsi à Dominique Gaillard, cofondateur d’Ardian, à la tête de l’association qui regroupe les 370 sociétés d’investissement présentes sur le territoire français. Un choix symbolique pour cette profession très masculine qui a mis en place, en 2020, une charte de la parité signée par 80% des adhérents visant à féminiser ses effectifs et ses instances de direction.
Seulement 27% de femmes dans les équipes d'investissement
Bardée de diplômes, Claire Chabrier est titulaire d’un Master Fiscalité de l’entreprise à l’Université Paris-Dauphine, d’une Maîtrise des sciences et techniques comptables et financières et d’un diplôme d’experte comptable diplômée. Démarrant sa carrière au cabinet d’audit et de conseil Arthur Andersen, elle se souvient avoir assisté, dans les années 2000, à la naissance de l’écosystème start-up. "C’est en accompagnant des entrepreneurs à la levée de fonds que j’ai découvert le capital-investissement", raconte-t-elle. Et elle y est restée, rare femme dans un monde d’hommes où les équipes d’investissement ne comptent que 27% de femmes, selon la dernière étude réalisée en mai dernier par le cabinet Deloitte pour France Invest. Un chiffre en hausse, cependant, par rapport aux 23% mesurés en 2019.
Ancienne de SGAM Private Equity, Claire Chabrier a roulé sa bosse pendant dix ans en Europe de l’Est. "Une de mes premières sorties s’est faite en Lettonie, au Riga Stock Exchange", se souvient celle qui a aussi œuvré en Pologne, en Roumanie et dans les Balkans avant de revenir à Paris, lors de la création d’Amundi par Société Générale et le Crédit agricole. Aujourd’hui encore une source d’inspiration. "Dans ces pays, j’ai pu comprendre les enjeux d’accélération en sortie de crise", considère la dirigeante, qui souhaite convaincre plus de sociétés familiales de l’intérêt du capital-investissement.
Revenue en France en 2011, elle accompagne de nombreuses PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) dans leur parcours de croissance, mais aussi de jeunes sociétés comme la chaîne de magasins bio Marcel & Fils ou Envie de fraises, la marque de vêtements pour futures mamans créée par Anne-Laure Constanza. "Je suis assez généraliste, résume-t-elle. Mon fil directeur, ce sont les entrepreneurs et la transformation."
La crise sanitaire a mis en évidence la nécessité pour les entreprises d’innover et d’être compétitives. "L’enjeu est d’arriver à créer des champions en France", estime la dirigeante, qui ne peut que constater l’écart entre la France et ses 5.800 ETI, et l’Allemagne qui en compte le double. "Ce sont pourtant les ETI qui créent de l’emploi, rappelle-t-elle." Accélérer le rythme sera donc l’un des enjeux de sa présidence à France Invest.
"Certains entrepreneurs se sont sentis très seuls dans la crise, souligne-t-elle, alors que ceux qui bénéficiaient d’un accompagnement l’ont traversée de façon plus confortable." Parité, environnement... Elle veut aussi poursuivre la transformation sociétale les entreprises où investissent les membres de France Invest. "Nous venons de mettre en place des formations, avec Skema, pour ces entreprises comme pour les sociétés de gestion. Nous proposons des outils.
Par Anne-Marie ROCCO.
Source : Challenges
