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En réponse au recours déposé devant la Cour suprême, le chef de l'armée israélienne a déclaré qu'une commission avait été créée pour examiner la question
L’armée israélienne a formé une commission pour réfléchir à l’intégration des femmes dans des positions de combat, en plus des unités d’infanterie légère mixte où elles servent déjà, a indiqué l’armée israélienne jeudi.
La décision est intervenue en réaction à un récent recours déposé devant la Cour suprême par quatre adolescentes qui ont demandé au tribunal de forcer l’armée à les autoriser à se porter candidates dans des unités de combat qui sont actuellement seulement ouvertes aux hommes.
Dans sa réponse, l’armée a déclaré qu’il n’y avait pas besoin d’impliquer la cour, puisqu’elle réfléchissait déjà activement sur le sujet. Elle a formé une commission pour évaluer la question le mois dernier. Tsahal a demandé un an pour étudier le sujet et prendre une décision.
« Au début du mois de juillet 2020, le chef d’Etat major de l’Armée le général Aviv Kohavi a décidé de former une commission professionnelle avec l’objectif d’envisager sérieusement et minutieusement – d’un point de vue large, inclusif et en profondeur – la possibilité d’intégrer des femmes dans d’autres positions de combat de Tsahal », a noté l’armée.
L’armée a déclaré que la commission serait dirigée par le général Yoel Strick, le commandant des forces terrestres de Tsahal, alors que le général de brigade Eliezer Toledano – le chef sortant de la division Gaza et un ancien commandant de la brigade des Parachutistes – serait l’adjoint de Strick.
« Des hommes et des femmes hauts gradés de Tsahal qui disposent d’une expertise pertinente, opérationnelle et professionnelle dans une série de domaines vont participer à la commission », a précisé Tsahal.
L’armée a indiqué que l’équipe examinerait une série de facteurs liés au service des femmes dans des unités de combat, notamment les questions physiologiques et médicales, l’organisation en terme de ressources humaines; comment les femmes seraient-elles sélectionnées pour ces unités; comment cette mesure affecterait la chaîne de commandement de l’armée; comment cela affecterait le service de réserve; comment avoir un service mixte en maintenant les règles de bienséance; et d’autres thématiques.
Actuellement, la plupart des unités dans l’armée sont ouvertes aux hommes et aux femmes, sauf des brigades d’infanterie, des brigades blindées, les sous-marins, certaines unités de reconnaissance d’élite, et un petit nombre d’autres positions. L’armée israélienne mène actuellement un programme pilote pour évaluer l’intégration des femmes sur des navires de missiles. Les corps blindés doivent commencer un deuxième programme pilote pour évaluer si les femmes peuvent servir dans des tanks. Alors que l’Armée de l’Air est théoriquement ouverte aux deux sexes, la grande majorité des pilotes de l’Armée de l’Air sont encore des hommes, même si l’armée achève actuellement la formation de la première femme pilote de l’avion de combat F-35.
Il y a des unités de combat mixte intégrées dans les bataillons Caracal et Bardelas, qui ont respectivement pour mission de protéger la frontière d’Israël avec l’Egypte et la Jordanie. Il y a aussi des unités mixtes d’artillerie et secours et recherche, qui sont considérées comme de l’infanterie légère.
Ces dernières années, l’armée a insisté pour dire qu’elle autorisait plus de femmes à servir dans des positions de combat pour des considérations pratiques, et non pas dans une démarche idéologique. Tsahal dit avoir besoin de toutes les ressources humaines possibles. L’un des moments importants pour l’intégration des femmes dans Tsahal – l’ouverture de la formation de pilote de l’Armée de l’Air aux femmes – a été le résultat direct d’un appel à la Cour suprême par Alice Miller en 1995.
Les détracteurs de l’intégration de femmes dans l’armée dénoncent souvent cela comme une expérience sociale dangereuse avec des conséquences potentielles pour la sécurité nationale. De leur côté, les partisans de cette politique saluent une mesure nécessaire depuis longtemps, une mesure déjà adoptée dans de nombreux pays européens.
Les critiques notent que certaines exigences pour les soldates combattantes ont été abaissées – ce qui serait un signe que l’efficacité est sacrifiée – et que les soldates souffrent de blessures liées au stress à un taux plus élevé.
Pourtant, la mesure a le soutien de certains anciens hauts-gradés de l’armée, notamment un ancien commandant et son adjoint de l’unité de reconnaissance d’élite Sayeret Matkal.
Selon un programme de la Radio de l’Armée, le colonel Het, qui pour des raisons de sécurité peut seulement être identifié par son rang et la première lettre en hébreu de son nom, a réagi au recours de quatre adolescentes. Il a déclaré qu’il « croit que l’intégration [des femmes] profiterait aux opérations de l’unité Sayeret Matkal ».
Les commandants ont appelé la Haute Cour de Justice à ordonner le recrutement des femmes dans des unités d’infanterie mais aussi dans l’unité Sayeret Matkal.
Source : The Times of Israël