À 19 ans, Coco Gauff a remporté le premier titre en Grand Chelem de sa carrière samedi soir à l'US Open. L'Américaine, très vite sous le feu de projecteurs, a raconté en conférence de presse les attentes qui l'ont accompagnée dans sa quête.
Ça ne pouvait pas être plus dramatique. Après le premier set, je suis allée aux toilettes... et j'y suis allée parce que j'étais nerveuse. En me lavant les mains, je me suis aspergé le visage et je me suis dit : ''Allez, il faut repartir de zéro''. Je suis arrivée pour jouer ce match comme n'importe quel autre match. Je n'étais pas plus nerveuse que ça. Elle, elle jouait un très bon tennis et je savais que ce match serait un casse-tête. Alors je suis vraiment ravie de ce résultat.
Depuis Roland-Garros où vous aviez eu du mal à encaisser votre défaite (éliminée en quarts par Iga Swiatek), que s'est-il passé ?
À Roland-Garros, je n'ai pas réussi à supporter la pression de devoir refaire aussi bien (elle avait été jusqu'en finale en 2022). Et puis il y a eu Wimbledon, et la défaite (au premier tour) a été très rude parce que je pensais jouer un bon tennis. Aujourd'hui, j'ai joué aussi bien que j'ai pu sur le moment. Elle est très difficile à jouer à cause de sa puissance, elle vous oblige à tout le temps être sur les talons. Et puis à un moment, le public est entré en jeu et à partir de là, je savais que j'allais le ramener (le trophée).
Et dans cet US Open, à quel moment avez-vous commencé à croire au titre ?
Pas avant hier soir (vendredi). J'y ai pensé, mais je me suis obligée à me retirer cette pensée de la tête, parce que c'est ce qui m'était arrivé à Roland-Garros (en 2022). Alors j'ai appelé mon petit ami et nous avons parlé jusqu'à ce qu'il soit l'heure de dormir, à une heure du matin. Quand j'ai perdu le premier set, j'avais toujours la sensation d'être dans le match et je me suis dit qu'il était temps de tout donner et arrive ce que pourra.
« Elles sont la raison pour laquelle j'ai ce trophée aujourd'hui »
Comment avez-vous supporté la pression de toutes les attentes qui pèsent sur vous depuis l'âge de 15 ans ?
Ça n'a pas été facile. La route a été longue pour en arriver là. Je n'étais pas une joueuse complète et je ne pense pas l'être tout à fait encore. À 15 ans, on voulait que je gagne un tournoi du Grand Chelem. J'avais l'impression d'avoir une limite d'âge à ne pas dépasser pour remporter mon premier tournoi du Grand Chelem et que si je gagnais après, ce ne serait pas un accomplissement. C'est fou tout ce que j'ai pu entendre ou lire sur moi, alors je suis très contente d'avoir réussi à tout gérer.
Venus et Serena Williams étaient vos idoles. Qu'est-ce que ça vous fait d'avoir votre nom à côté du leur sur le trophée ?
C'est fou. Elles sont la raison pour laquelle j'ai ce trophée aujourd'hui. Elles m'ont permis de croire en ce rêve en grandissant. Il n'y avait pas beaucoup de joueurs noirs dans le tennis de haut niveau. Grâce à leur héritage, il y en a plus maintenant. Donc c'est fou et en même temps c'est un honneur d'avoir mon nom à côté du leur. Et en regardant (la coupe), je me rends compte qu'elles l'ont beaucoup gagnée ! »